Le journal satirique français Charlie Hebdo est réapparu en ligne mercredi avec un nouveau site internet, en partie traduit en anglais, dix mois après l'attentat perpétré à Paris le 7 janvier dernier qui a décimé la rédaction.

«Charlie 2.0, c'est reparti!», indiquait le nouveau site. Il sera mis à jour du «lundi au vendredi, on se repose le week-end, pour emmerder Macron» (Emmanuel Macron, ministre de l'Économie qui a libéralisé le travail du dimanche), indique le site, encore dans une version «transitoire».

Le 7 janvier dernier, après l'attaque jihadiste meutrière (12 morts) contre l'hebdomadaire à Paris, des millions de personnes avaient tenté de se connecter sur son site, incapable de répondre à cet afflux. Une page statique avait remplacé le site le soir-même.

«Les internautes découvriront chaque jour un texte exclusif, signé par un journaliste de la rédaction, ainsi qu'un nouveau dessin», a expliqué le journal dans un communiqué transmis à l'AFP sur cette nouvelle version.

Une partie du site est également traduite en anglais, «afin de s'adresser à un lectorat international et de permettre au plus grand nombre de mieux appréhender Charlie Hebdo», précise le communiqué.

«Pour un journal comme Charlie, qui alimente l'actu depuis des mois, c'est important d'être présent sur internet», a expliqué à l'AFP Gérard Biard, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo.

«On s'en est aperçu à l'occasion de chaque voyage qu'on a fait pour les hommages: le public international connait le nom de Charlie Hebdo, mais ne sait pas ce que c'est», a observé Gérard Biard. «Plutôt que de se déplacer pour qu'on l'explique, ils le découvriront d'eux-mêmes».

Le site, qui ne proposait jusqu'ici que la couverture de la semaine et des formulaires d'abonnements, propose maintenant l'édito du dessinateur Riss, des couvertures historiques et l'actualité de l'équipe du journal.

Fin septembre, l'équipe de Charlie Hebdo a quitté le siège du quotidien Libération qui l'hébergeait depuis l'attentat pour rejoindre ses nouveaux locaux, ultra-sécurisés.

Les «survivants» de Charlie Hebdo avaient été accueillis par Libération en signe de solidarité deux jours après l'attaque du 7 janvier qui a coûté la vie à 12 personnes, dont cinq des dessinateurs de Charlie (Charb, Cabu, Honoré, Tignous, Wolinski).