Le magazine Véro, sans éditeur depuis des mois, sera de retour en kiosque cet automne. C'est finalement Louis Morissette qui le publiera, se lançant du même coup en affaires dans le monde de l'édition.

En avril dernier, lorsque Québecor avait acheté une dizaine de magazines à TC Media, Véronique Cloutier avait exercé son droit de retrait pour conserver sa marque. Peu d'informations avaient depuis filtré concernant la relance de la publication.

Le 23 juin dernier, le conjoint de Mme Cloutier, Louis Morissette, a finalement enregistré sa nouvelle entreprise: KO Média. L'homme d'affaires et humoriste fait ainsi le pari que le magazine peut être rentable tout en étant entièrement indépendant.

«Le nerf de la guerre, c'est le contenu. Il faut garder le plus grand contrôle possible sur le contenu et le diffuser sur plusieurs plateformes», a-t-il expliqué hier en entrevue avec La Presse.

Véronique Cloutier, avec qui il partage aussi les planches avec le spectacle d'humour Les Morissette, est désormais bien plus qu'une personnalité connue de la télévision et de la radio. Véro est aussi une marque bien établie au Québec et elle pourrait bien demeurer la seule, chez KO Média.

«On ne dit pas qu'on n'aura jamais d'autres magazines, basés sur d'autres personnalités, mais je crois que les belles années de l'industrie de l'édition et du magazine sont derrière nous. Il nous a fallu six mois pour analyser notre modèle d'affaires. C'est vraiment parce que le magazine performe bien (75 000 exemplaires vendus en kiosque par mois) qu'on arrive à minimiser nos risques», a laissé savoir M. Morissette, qui n'exclut pas de fonder un jour une chaîne de télévision spécialisée axée sur sa conjointe.

Indépendant, avec partenaires

Pour assurer sa survie dans le paysage médiatique québécois, le magazine Véro devra compter sur de bons revenus publicitaires. Afin de maximiser ses chances, KO Média s'est donc associé au géant Rogers, a-t-on annoncé hier.

«Ça nous prend des gens qui nous aident à vendre de la publicité. Puisque nous gravitons beaucoup dans l'univers de la mode et du lifestyle, l'industrie est surtout basée en Ontario. Véronique a beau être une vedette au Québec, à Toronto, ce n'est encore pas clair», a expliqué M. Morissette.

Rogers négociera aussi avec KO Média le contrat de distribution avec l'entreprise Messageries Dynamiques, propriété de... Québecor! «Eh oui, on va travailler en partie avec eux», a dit l'humoriste nouvellement éditeur.

Un été chargé

Louis Morissette et Véronique Cloutier ne chôment pas cet été. En plus de faire passer des entrevues à des candidats afin de pourvoir les postes d'éditeur et de rédactrice en chef (car «Véro a demandé à ce que ce soit une femme»), ils préparent aussi leur retour sur scène le 20 août, à Trois-Rivières.

«On est rendus à 108 représentations en 54 semaines. Ça se passe vraiment bien», a dit Louis Morissette, qui travaille aussi ces jours-ci à faire la promotion du film Le mirage de Ricardo Trogi, qu'il a écrit, coproduit et dans lequel il jouera un rôle.

«J'essaie de rentrer dans cet univers avec beaucoup d'humilité. C'est une nouvelle industrie que j'apprends à connaître», a-t-il dit, ajoutant qu'il aimerait aussi que Véronique Cloutier puisse un jour faire un retour au grand écran, car «c'est insensé de laisser [son passage au cinéma] sur la note du film Les dangereux», jugé médiocre par la critique.