Des artisans pigistes du milieu des médias ont finalement conclu deux ententes sur leurs conditions de travail avec deux associations représentant leurs employeurs, dans les milieux du cinéma, de la télévision, des nouveaux médias et de la publicité.

Ces ententes ont été conclues entre l'Alliance québécoise des techniciens de l'image et du son (AQTIS), qui représente quelque 4200 artisans pigistes dans l'ensemble du Québec, et les deux associations d'employeurs, qui sont l'Association québécoise de la production médiatique (AQPM) et l'Association québécoise des producteurs de films publicitaires (AQPFP).

Dans le cas des producteurs de films publicitaires, l'entente a déjà été ratifiée et elle entrera en vigueur dès le 1er juillet.

Dans le cas des producteurs médiatiques, c'est-à-dire les producteurs privés qui oeuvrent dans les secteurs du film, de la télévision et des nouveaux médias, il s'agit d'une entente de principe. Celle-ci doit maintenant être soumise au vote des membres de deux parties - ce qui sera fait d'ici la fin de l'été. Si elle est adoptée, l'entente de principe entrera en vigueur le 1er octobre, a précisé au cours d'une entrevue jeudi, Charles Paradis, directeur des relations de travail de l'AQTIS.

Le représentant des artisans pigistes s'est réjoui de la conclusion de ces deux ententes, qu'il a qualifiées de «temps forts dans les relations de travail sur les plateaux de tournage et dans les studios au Québec».

Il a souligné que dans certains cas, cela faisait des années qu'il n'y avait pas eu de véritable entente portant sur l'ensemble des conditions de travail. «Avec la nouvelle Association des producteurs de films publicitaires (créée en 2012), c'est notre première entente. Pour le cinéma, la télé, ainsi que le Web, avec l'AQPM on avait des ententes vieilles de 2005 pour le film et de 2001 pour la télévision. Et pour le Web, c'est une première entente», a relaté M. Paradis.

Dans certains cas, il y avait cependant eu un renouvellement partiel des conditions de travail en 2009, mais il touchait pour l'essentiel les salaires et le transfert de certaines productions, a précisé M. Paradis.

Comme l'entente de principe n'a pas encore été soumise au vote des membres, dans le cas des productions de films, cinéma et nouveaux médias, les parties se sont faites discrètes sur son contenu. Néanmoins, M. Paradis a noté qu'elle permettra de moderniser les façons de faire et d'améliorer les conditions de travail des techniciens et travailleurs pigistes.

Du côté des employeurs, au cours d'une entrevue, la présidente-directrice générale de l'AQPM, Marie Collin, a aussi exprimé sa satisfaction. «On est content de l'entente de principe qui est intervenue avec l'AQTIS. On a bon espoir de présenter ça à nos membres et que les ententes soient ratifiées plus tard», a-t-elle dit.

«Je pense que d'avoir une entente pour les deux parties le plus tôt possible, c'est toujours la meilleure des nouvelles, parce que ça nous permet de travailler dans des paramètres qui correspondent aux paramètres de l'industrie actuellement», a-t-elle ajouté.

Pour ce qui est de l'entente dans le domaine des films publicitaires, il s'agit d'une entente d'une durée de cinq ans qui touche la rémunération, le système d'embauche (puisqu'il s'agit de pigistes), la santé et sécurité, l'horaire de travail, la location d'équipement, le contrat d'engagement et des forfaits pour les petites productions.

Au cours d'une entrevue, le président de l'Association québécoise des producteurs de films publicitaires, André Gariépy, s'est aussi dit satisfait. «De part et d'autre, à la fois pour les techniciens comme pour les producteurs, on se rend compte que le marché de la publicité avait besoin d'un peu d'air frais pour pouvoir fonctionner et être concurrentiel. Et on a fini par s'entendre. Ça a été dans le respect et la bonne entente. Ça a été long, mais correct, je dirais», a-t-il commenté.