Groupe Média, qui inclut TVA Nouvelles, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, a annoncé lundi qu'il mettait définitivement fin à sa collaboration avec François Bugingo.

«Le Groupe a pris cette décision après avoir rencontré M. Bugingo ce matin, en compagnie de son avocate, au sujet des allégations sérieuses dévoilées au cours des derniers jours», a-t-on indiqué par communiqué.

François Bugingo avait déjà été suspendu temporairement par l'entreprise médiatique samedi à la suite de la parution de l'enquête de La Presse.

«M. Bugingo, qui a collaboré avec plusieurs médias dont Cogeco, la Société Radio-Canada, Télé-Québec, La Presse et Le Devoir, a été informé lundi en fin d'après-midi de la décision du Groupe», a ajouté la filiale de Québecor.

Le reportage, publié samedi, a révélé que le journaliste a inventé de toutes pièces plusieurs reportages internationaux. Le 98,5 FM, qui collaborait avec François Bugingo, a aussi suspendu le reporter, le temps de faire des vérifications sur les faits reprochés.

Dutrizac furieux

Lors de son émission lundi, Benoit Dutrizac s'est dit «dépassé» par les événements. Il s'est montré furieux que son ancien collaborateur lui ait menti.

«Toute la fin de semaine, j'ai été hors de moi, en partie à cause de François, en partie à cause des charognards qui se sont jetés sur lui alors qu'il était déjà à terre. Vraiment, tout ça me dégoûte, a-t-il affirmé. Bugingo nous met dans l'embarras. J'étais fier de vous présenter une chronique de nouvelles internationales, c'est tout», a-t-il ajouté.

Retrait

Samedi sur Facebook, François Bugingo s'était dit «sidéré» par les informations de La Presse voulant qu'il ait inventé de toutes pièces plusieurs de ses reportages à l'étranger, et ce, sur plusieurs années.

«Depuis deux ans que vous me suivez quotidiennement à la radio, à la télé, dans le journal et sur les plateformes numériques, vous savez bien que l'information que je vous partage est toujours vérifiée, solide et respectueuse de votre attention», disait-il.

Puis, M. Bugingo a annoncé par communiqué, dimanche soir, qu'il se retirait momentanément de l'espace public et qu'il prendrait le temps nécessaire «pour répondre aux allégations».

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), «très préoccupée» par la situation, a envoyé lundi une convocation à François Bugingo pour le rencontrer. La direction pourrait imposer au journaliste une sanction pouvant aller de la suspension temporaire à l'expulsion.

- Avec La Presse Canadienne