Le Figaro, qui jusqu'ici publiait gratuitement sur son site la majeure partie des articles du journal, les réservera dès lundi à sa nouvelle zone payante, une limitation du gratuit qui vise à doubler les abonnements numériques.

«Les articles du papier seront réservés au payant. Ce qu'on paie sur le papier, on doit le payer sur le numérique», a déclaré Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, lors de la présentation du nouvel espace abonnés du journal.

Après le tout gratuit, de plus en plus de journaux ont rendu payant ces dernières années l'accès aux articles publiés sur le papier, avec notamment un système de «metered paywall», qui n'autorise la lecture gratuite que d'un nombre limité d'articles par mois.

La zone payante du site du Figaro, très allégée en publicité, coûtera 9,90 euros (13,20 $) par mois, puis 15 euros (20 $) dans un second temps. Elle ne comportera pas d'articles écrits spécifiquement pour les abonnés payants, contrairement à certains journaux qui publient sur le web des enquêtes longues ou des reportages réservés à leurs abonnés numériques.

Le Figaro, qui mise sur un meilleur confort de lecture pour cette «édition haut de gamme», espère passer de moins de 25 000 abonnés purement numériques à 50 000 d'ici 18 mois. Au total, Le Figaro compte 154 000 abonnés.

Le numérique représente aujourd'hui 25% du chiffre d'affaires du groupe Figaro, qui s'élevait en 2013 à environ 510 millions d'euros, dont un bénéfice d'exploitation de 22 millions d'euros.

Les non-abonnés n'auront qu'accès à la page d'accueil du «Figaro Premium», ainsi qu'aux premières lignes des articles.

Jusqu'ici, le quotidien proposait gratuitement sur son site près des trois quarts de ses articles du journal, a indiqué Sofia Bengana, éditrice du pôle nouvelles du Figaro.

Le Figaro, qui a attiré en février quelque 9,2 millions de visiteurs uniques sur son site, précise vouloir continuer de développer le gratuit afin de convertir une partie de ce trafic en abonnements.

En 2014, le quotidien a vu sa diffusion reculer de 0,97%, à 314 144 exemplaires en moyenne chaque jour, devant Le Monde (273 111 exemplaires, dont 50 000 abonnements purement numériques).

Le Figaro a vu ses abonnements purement numériques augmenter en 2014 de 70%, mais ils ne représentent encore que moins de 15% des abonnements.