Le dernier numéro de Charlie Hebdo s'est déjà vendu mercredi et jeudi à 1,9 million d'exemplaires et un million d'exemplaires supplémentaires ont été mis en vente vendredi matin, ont indiqué à l'AFP les MLP, le distributeur du journal.

Vendredi, le numéro «se vend toujours bien», mais sans la frénésie et les scènes de foire d'empoigne des jours précédents, selon l'Union nationale des diffuseurs de presse (UNDP), qui représente les points de vente. Mercredi et jeudi, les 27 000 points de vente avaient tous été dévalisés en quelques heures.

Après l'attentat djihadiste qui a tué douze membres de l'hebdomadaire satirique, les marchands de journaux ont vendu 1,2 million d'exemplaires du numéro «des survivants», paru mercredi, a précisé l'UNDP.

Hors marchands de journaux, plusieurs centaines de milliers d'exemplaires ont été livrés aux entreprises ou institutions qui en ont commandé. Par exemple, les théâtres parisiens en ont acheté 25 000 pour les distribuer à leurs spectateurs et Air France en a pris plusieurs dizaines de milliers pour ses passagers, a précisé MLP.

En outre, au moins 150 000 sont en cours d'expédition à l'international. Le premier pays acheteur est, de loin, l'Allemagne, qui ne cesse d'augmenter ses commandes: les MLP lui en livreront 55 000 exemplaires d'ici lundi. Une trentaine d'autres pays en ont aussi commandé.

Encore 500 000 exemplaires seront livrés aux points de vente samedi, puis un million par jour à partir de lundi, tant que la demande continuera.

Au total, 5 millions d'exemplaires devraient être imprimés. Faute de papier journal disponible pour ce tirage unique dans l'histoire de la presse, une partie des exemplaires ont même été tirés sur papier glacé, a noté MLP.

Pour répondre aux demandes parfois agressives des clients déçus, l'UNDP a rédigé une notice d'explication de son système de livraison, afin que les kiosquiers puissent la distribuer à leurs clients en colère.

Charlie Hebdo a aussi lancé une application qui permettra de télécharger le journal.

Charb, le patron de Charlie Hebdo que les tueurs visaient tout spécialement, selon les témoins, a été inhumé ce vendredi, ainsi que le dessinateur Honoré et le correcteur du journal, Mustapha Ourrad.

Les funérailles des dessinateurs Cabu, Wolinski et Tignous, de la psychiatre Elsa Cayat et de l'économiste Bernard Maris, chroniqueurs à l'hebdomadaire, ainsi que de Franck Brinsolaro, le policier qui assurait la protection de Charb, tous tués pendant l'attaque du 7 janvier, ont eu lieu mercredi et jeudi.