The New Republic, un magazine politique historique de centre gauche acheté en 2012 par un milliardaire de Facebook, était en pleine crise vendredi à la suite d'un profond remaniement visant à le transformer en magazine numérique.

Une dizaine de responsables ont annoncé leur démission pour protester contre les départs du rédacteur en chef Franklin Foer et du responsable littéraire historique Leon Wieseltier, en désaccord avec le nouveau propriétaire Chris Hughes, 31 ans, cofondateur de Facebook.

Chris Hughes avait annoncé dans la semaine un projet réduisant la fréquence de parution du bimensuel papier pour le passer en version numérique, selon des documents donnés à plusieurs organes de presse.

Le magazine, fondé en 1914, doit également déménager de Washington à New York.

Julia Ioffe, une des responsables qui a annoncé sa démission sur sa page Facebook, a dénoncé la façon «lâche et agressive avec laquelle Frank, Leon et nous tous avons été traités».

Selon elle, Chris Hughes et son directeur général Guy Vidra ont essayé de décrire les rédacteurs en chef comme des «dinosaures effrayés par internet» alors que «nous n'avons pas peur du changement», ajoute-t-elle.

Judith Shulevitz, autre responsable, a annoncé son départ sur Twitter, en indiquant «n'avoir jamais été aussi heureuse comme journaliste» qu'avec les démissionnaires.

Chris Hughes a pour sa part répondu sur Twitter qu'il était «attristé par la perte de tant de talents», ajoutant qu'il était «enthousiaste à l'idée de travailler avec notre équipe, l'ancienne comme la nouvelle, alors que nous ouvrons une nouvelle route».

«La singularité de The New Republic peut et sera préservée, car le magazine est plus important que chacun d'entre nous», écrit-il.