Le Conseil de presse vient d'adresser des reproches à La Presse pour un reportage diffusé pendant la plus récente campagne électorale municipale à Montréal.

Le tribunal d'honneur des médias estime que le quotidien a commis une erreur en identifiant incorrectement les administrateurs de l'organisme Plateau Milieu de vie. Trois griefs (informations inexactes, manque d'équilibre et absence de rétractation) ont été retenus.

Le reportage visé, diffusé pendant la campagne électorale municipale de l'automne dernier, indiquait que des enquêteurs s'intéressaient au financement de l'organisme présumément lié à Projet Montréal par une mairie d'arrondissement contrôlée par Projet Montréal. Or, la proximité alléguée dans le reportage entre l'organisme et la formation politique était basée sur une liste erronée d'administrateurs de l'organisme.

Le conseil a également retenu le témoignage de la présidente de Plateau Milieu de vie à l'effet que le texte a été publié sans que l'organisme, qui était associé dans le texte à des allégations de malversations et de détournements de fonds publics, ne soit contacté pour des commentaires.

Finalement, le tribunal d'honneur conclut que La Presse a manqué à son devoir déontologique en ne publiant pas de rectification.

L'avocat de La Presse, Patrick Bourbeau, a plaidé que le journal a agi «en toute bonne foi » dans ce dossier. La journaliste « s'est basée en grande partie sur le dossier de plainte qui a amené le SPVM à faire des vérifications visant des élus de Projet Montréal dont il est [fait] état dans l'article».

Le Conseil de presse n'a pas retenu ces arguments. Il a souligné «que les journalistes doivent prendre tous les moyens pour vérifier l'authenticité des informations qu'ils obtiennent de leurs sources».