Il se définit comme foncièrement pacifiste, mais a reconnu tout de suite le potentiel d'enrichissement historique du projet. Claude Legault n'a donc pas hésité lorsque la Société Radio-Canada lui a proposé d'être le narrateur d'une série documentaire marquant le centenaire du début de la Première Guerre mondiale.

Diffusée en cinq épisodes d'une heure sur le site web et à la radio de la SRC, cette série s'appuie sur un travail de dépouillement d'archives et sur des entrevues réalisées avec des descendants d'anciens combattants canadiens-français.

Le résultat donne une voix, une couleur, une étoffe à un pan méconnu de l'histoire québécoise. Comme le dit la réalisatrice du projet, Lynda Baril, les Canadiens français ne se sont pas tous cachés dans le bois durant le conflit de 1914-1918, qui fut le plus meurtrier de l'histoire canadienne.

Pourquoi Claude Legault? «Pour sa sensibilité, pour son grain de voix, pour le supplément d'âme aux informations», dit Mme Baril. Et sans doute aussi pour ce lien qu'entretient M. Legault avec le passé militaire du pays, un de ses oncles ayant débarqué en Normandie en 1944.

«Plus jeune, j'allais en vacances chez lui à Pointe-Verte (Nouveau-Brunswick) et il me racontait sa guerre, dit le comédien. Je suis donc d'abord devenu un féru de la Seconde Guerre mondiale. Mais tu dois connaître la Première pour comprendre ce qui a mené à la Deuxième.»

En amont de l'enregistrement des émissions, M. Legault s'est plongé dans tout le matériel que lui a envoyé la production. Il a beaucoup appris, mais a du même souffle constaté à quel point la guerre de 1914-1918 fut un épouvantable carnage. «Une catastrophe sans nom», dit-il.

Familles, archives

Pour la préparation de la série, Lynda Baril a consulté les archives de Radio-Canada afin d'en extirper des entrevues et reportages réalisés il y a 20, 30, voire 50 ans avec d'anciens combattants. Plusieurs extraits de ces reportages sont insérés dans le produit final.

Par ailleurs, Radio-Canada a lancé un appel à la population pour retrouver des lettres ou de vieilles photos de soldats canadiens-français ayant participé au conflit. On a ainsi fait de belles découvertes.

Par exemple, Jean-Claude Giguère, descendant d'un soldat qui fut prisonnier de guerre, a prêté des lettres que son père avait envoyées à sa famille. Ces missives, M. Giguère les a découvertes par hasard en aidant son frère à vider le grenier de sa maison.

Autre histoire extraordinaire, celle de Blanche Bessette, une «marraine de guerre» du Québec qui correspondait avec Cyril, un brancardier belge dont elle est tombée amoureuse.

Or, après la guerre, le brancardier n'a plus donné de nouvelles et a fondé une famille. Près de 70 ans plus tard, la fille de Cyril a retrouvé les lettres et réussi à prendre contact avec la famille de Blanche à qui elle a remis cette précieuse correspondance. Des extraits font partie du reportage.

La diffusion de la série s'amorce le dimanche 11 mai à 16h. Un nouvel épisode s'ajoutera tous les dimanches à la même heure, jusqu'au 8 juin. Mais on peut d'ores et déjà en écouter l'intégrale sur le site web de Radio-Canada.

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Le lien web de la série: ici.radio-canada.ca/1418