Un nouveau journal, internet et papier, paraît mercredi en France, L'Opinion, défendant un credo «libéral» et «européen», un pari risqué alors que l'année 2012 a été particulièrement noire pour la presse écrite française.

L'Opinion défendra un credo «libéral» avec une ligne «pro-business» qui défend «l'idée que l'entreprise est le meilleur lieu pour produire de la richesse et la faire partager», a indiqué mardi Nicolas Beytout ancien patron des quotidiens les Échos et le Figaro, à l'origine du projet.

Il défend aussi la notion «d'Européen», qui est «croire que l'avenir d'un pays comme le nôtre passe par un changement d'échelle».

L'Opinion est un média numérique (lopinion.fr) doublé d'une extension sur papier. Nicolas Beytout, dit s'inspirer du site d'information politique américain Politico.com, devenu depuis 2007 une référence journalistique et un succès financier.

À Washington, pas une personne du monde politico-médiatique ne démarre la journée sans lire l'une des 13 newsletters de Politico, qui ne cible pas le grand public.

Le journal paraîtra cinq jours par semaine. La rédaction compte à ce jour 21 journalistes pour un objectif de 30 rédacteurs qui sont quadras et quinquagénaires pour la plupart et viennent de médias les plus divers.

Une des particularités de l'organisation est l'absence de hiérarchie, a souligné M. Beytout. Le journal est pour sa part construit sans rubrique à place fixe car c'est l'information qui dicte la place et l'espace que devront occuper les sujets traités.

Pour parvenir à l'équilibre opérationnel, il devra vendre 50 000 exemplaires par jour, en numérique ou en papier.

À l'unité, le journal est proposé à 1,50 euro en version papier et 1,79 euro en version digitale via le Newstand d'Apple.

Le pari de ce nouveau média est risqué, alors que la presse française est en crise: 2012 a vu la mort définitive de France Soir, la vente à l'encan des restes du groupe Hersant, des suppressions de postes et des restructurations dans la presse régionale.

Les difficultés de la presse ont des origines multiples. Si les lecteurs français délaissent les journaux (les ventes au numéro reculent chaque année d'environ 7%), c'est l'effondrement des recettes publicitaires qui «plombent» encore davantage l'économie de ce secteur pourtant fortement subventionné.