L'obsession de tous les patrons des médias d'information, c'est d'attirer les jeunes, ceux qui liront les journaux et regarderont les bulletins d'information au cours des prochaines années. Ils ne sont pas les seuls à les voir dans leur soupe: les annonceurs aussi rêvent aux 18-34 ou aux 18-44, ceux qui achètent des voitures, des électroménagers, des vacances, etc.

Où ces jeunes adultes s'informent-ils? C'est la question à laquelle répondent deux nouvelles études parues au cours des derniers jours, une aux États-Unis, l'autre au Québec.

On y apprend où sont les jeunes, mais surtout, où ils ne sont pas.

Et clairement, ils ne sont pas devant la télévision à l'heure des nouvelles. Selon The State of the News Media 2013 réalisé par le Project for Excellence in Journalism du Pew Research Center, sans doute l'étude la plus rigoureuse dans le domaine, seulement 28% des 18-30 ans s'informent à la télé alors qu'ils étaient 40% en 2006. De façon générale, les adultes américains délaissent tranquillement la télé et ceux qui possèdent une tablette numérique ou un téléphone intelligent l'utilisent chaque semaine pour s'informer dans une proportion de 64% pour la tablette et de 62% pour le téléphone.

Au Québec, l'étude NETendances du Centre facilitant la recherche et l'innovation dans les organisations (CEFRIO) souligne que 43,9% des 18-24 ans s'informent sur l'internet, délaissant journaux et télévision, une tendance qu'on a commencé à observer en 2008. Que signifie «s'informer» dans ce contexte: est-ce que lire des potins sur ses vedettes préférées sur la page Facebook d'un ami est considéré comme s'informer? L'étude ne le dit pas. On y apprend aussi que 15% des 18-34 ans vont chercher leur information sur les réseaux sociaux. Lesquels? Encore là, on ne le précise pas, on dit seulement que moins de 1% utilisent Twitter. On devine que la plupart des jeunes possèdent un compte Facebook et que YouTube, qui a atteint un milliard d'utilisateurs la semaine dernière, est aussi très populaire auprès de cette clientèle. Sur son blogue, YouTube affirme d'ailleurs s'intéresser beaucoup à la Génération C (le C est pour contenu), les 20-25 ans, qui se promènent d'un écran à l'autre pour regarder des vidéos qu'ils ont eux-mêmes cherché ou que des amis leur ont recommandé.

Les recommandations de l'entourage - le bouche à oreille - demeurent d'ailleurs une source d'information importante. Selon l'étude du Pew Research Center, 72% des adultes disent apprendre des nouvelles d'amis et de membres de la famille, la majorité en parlant au téléphone et 15% par l'entremise des réseaux sociaux. Chez les 18-25 ans, cette proportion grimpe à 25%.

Ces deux nouvelles études confirment donc la tendance amorcée il y a quelques années: pour s'adresser aux jeunes, les médias d'information doivent imaginer des concepts ludiques (pour s'intégrer à un environnement dominé par les YouTube, Facebook, Tumblr et compagnie), mobiles (pour être consommé sur un téléphone ou une tablette) et, très important, qui se partagent facilement entre membres d'un groupe ou d'une communauté. Sans oublier le contenu, bien entendu.

#Onaime

BKLYNR, un site fondé par trois jeunes hommes qui sera lancé le 4 avril prochain et où on pourra lire de longs reportages sur la vie à Brooklyn. Deux numéros par mois, 2$ par numéro. À quand un site semblable pour Mile End-Outremont? Ce ne sont pas les bonnes histoires ni les bonnes plumes qui manquent dans ce quartier.

#Onprécise

Mardi dernier, dans un texte sur la spectaculaire évasion de la prison de Saint-Jérôme, il y avait un oubli. Non, les télés n'avaient pas obtenu d'images de l'évasion en hélicoptère, mais Maxime Landry, de TVA-LCN, avait obtenu une photo exclusive où on pouvait voir les prisonniers en cavale. Elle nous avait échappé.