Le grand quotidien canadien Toronto Star a paru mercredi avec de nombreux articles non signés, ses reporters ayant décidé de manifester ainsi leur opposition à des compressions de personnel annoncées en raison de piètres résultats financiers.

Invoquant la faiblesse des recettes publicitaires, les dirigeants du journal avaient indiqué mardi qu'ils allaient sous-traiter à l'extérieur certaines activités rédactionnelles, dont la mise en page, pour supprimer 25 postes de travail. Trente autres emplois devraient être supprimés dans la publicité et les ressources humaines.

Les tâches rédactionnelles seraient confiées à la société Pagemasters North America, qui appartient à l'agence Presse Canadienne, elle-même détenue par Toronto Star et les quotidiens anglophone The Globe and Mail et francophone La Presse.

Selon des sources de la profession, les salaires à Pagemasters seraient en moyenne inférieurs de près de 50% à ceux versés aux employés effectuant le même travail au Star.

Le syndicat du quotidien torontois, la Guilde des médias de l'Ontario du Sud, qui fait partie du puissant syndicat CEP (Communications, énergie et papier), a appelé mardi les reporters à exercer leur droit contractuel de retirer leur signature de la version papier du journal pour envoyer «un message puissant» à la direction.

Ainsi, les textes publiés mercredi étaient simplement signés «staff» (équipe), à l'exception des articles d'opinion, les éditorialistes ayant un statut différent.