Le Conseil de presse (CDP) vient de rejeter deux plaintes visant La Presse, l'une au sujet de sondages sur la crise étudiante, l'autre concernant une affaire de fraude. Dans un troisième dossier, également au sujet d'un sondage, le tribunal donne partiellement raison au plaignant.

La première plainte concernait deux sondages CROP-La Presse, le premier publié le 19 mai au sujet de la loi spéciale adoptée par le gouvernement du Québec dans l'espoir de calmer les ardeurs des étudiants et le deuxième publié le 17 mai concernant la position des Québécois sur le gel des droits de scolarité. Les plaignants affirmaient que les résultats étaient «tendancieux» et que les journalistes «manipulaient l'information».

Le Conseil de presse n'est pas d'accord. Selon lui, La Presse «a exercé sa liberté rédactionnelle». Il ajoute que «les deux sondages étaient d'intérêt public».

La deuxième plainte visait un article publié le 6 avril dernier traitant des victimes d'une fraude qui réclamaient plusieurs millions de dollars en réparation à l'ex-avocat qui les aurait escroqués. C'est cet ancien avocat, Dany Perras, qui a déposé la plainte. Il reprochait au journaliste auteur de l'article d'avoir diffusé des informations inexactes et partiales, d'avoir choisi un titre sensationnaliste et d'avoir porté atteinte à sa réputation. Le Conseil de presse a rejeté tous ses reproches, en insistant sur le fait que le journaliste a bien fait son travail et sa recherche et que les faits publiés reflétaient la réalité.

Finalement, le Conseil donne raison à une plaignante qui dénonçait l'absence de méthodologie d'un sondage publié le 4 mai sur le site lapresse.ca.

«Lorsque les médias publient les résultats de sondages [...], il est primordial que la qualité des informations recueillies par ce moyen soit vérifiable», lit-on dans la décision.

Le Conseil rejette toutefois les récriminations de la plaignante au sujet de la publication d'un sondage non probabiliste, qui ne comporte pas de marge d'erreur. «Le comité des plaintes n'a pas les compétences pour juger de la valeur des sondages non probabilistes.»