Dans un geste peu commun, certains journalistes chinois contestent ouvertement un censeur après qu'un journal connu pour son audace eut été contraint de changer un éditorial pour le Nouvel An appelant à des réformes politiques en un hommage au Parti communiste.

Soixante journalistes du Southern Weekly dans la province de Guangdong ont déposé une plainte, jeudi, concernant ces modifications de dernière minute qui auraient été réalisées selon eux sans le consentement de l'équipe éditoriale.

Un autre groupe de 35 anciens reporters de cette publication est allé encore plus loin, vendredi, appelant à la démission du directeur de la propagande du parti dans cette province, Tuo Zhen - qu'il tient personnellement responsable des changements -, tout en arguant que des médias d'information solides et crédibles sont cruciaux pour le pays et même nécessaires pour le parti au pouvoir.

Le journal dirigé par le parti Global Times a rétorqué en publiant un éditorial soutenant que les médias ne pouvaient exister hors de la réalité politique du pays. L'affaire est devenue l'un des sujets les plus populaires sur le site de microbloguage en Chine Sina Weibo.

Les médias en Chine ont affiché une plus grande liberté de couverture au cours des dernières années, surtout sur le plan des célébrités et du sport. Mais la censure d'enjeux politiques demeure serrée.