Comme le veut la tradition, les principaux quotidiens américains ont tous salué la victoire de Barack Obama hier matin. Mardi soir, toutefois, le New York Post, propriété du magnat de la presse Rupert Murdoch, n'a pu s'empêcher de se moquer de Barack Obama, en publiant sur Twitter une fausse une intitulée «Hail O' Caesar» (Salut, ô César), avec la photo du président drapé dans une toge et coiffé d'une couronne de laurier.

Le tabloïd n'est pas le seul média de l'empire Murdoch à avoir mal digéré la victoire démocrate. La chaîne d'information Fox News a vécu des moments difficiles mardi, et la soirée électorale s'est rapidement transformée en veillée funèbre.

L'analyste Karl Rove, ancien conseiller du président George W. Bush invité à commenter le vote, s'est même permis, en direct, de protester lorsque la chaîne a annoncé que les démocrates avaient remporté l'Ohio.

La popularité des réseaux sociaux

De son côté, l'homme d'affaires Donald Trump, qui a déjà eu l'ambition de se présenter à la présidence et qui est ouvertement anti-Obama, a fait plusieurs commentaires disgracieux sur Twitter. Il s'est empressé de les effacer, mais pas avant qu'un journaliste du magazine New York les ait enregistrés pour la postérité. On peut les voir à la section Daily Intel du site nymag.com.

M.Trump n'était évidemment pas le seul à twitter durant la soirée électorale. Twitter a confirmé certaines statistiques hier: au moment de la victoire de Barack Obama, le site enregistrait 327 000 messages par minute, avec un moment fort entre 20h11 et 21h11 où on a comptabilisé 9965 tweets à la seconde. Au total, tout au long de la soirée, plus de 31 millions micromessages ont été envoyés, dont 23 millions entre 18h et minuit. Facebook n'est pas en reste: la photo du couple Obama enlacé accompagnant le tweet «Four more years» a recueilli près de 3 500 000 mentions «j'aime» et 500 000 partages, une première selon le réseau social.

Autre vedette de cette élection: Nate Silver, statisticien dont le blogue FiveThirtyEight est hébergé sur le site du New York Times. Ses prédictions se sont toutes confirmées.

Il n'est pas le seul à avoir prédit la réélection du président: loin des projecteurs, des statisticiens et des professeurs d'université l'avaient également annoncé, ce qui fait dire à plusieurs que cette couverture électorale est avant tout une percée majeure pour le journalisme de données, encore peu connu du grand public.

En fait, on peut dire que cette soirée électorale, on ne peut plus interactive, aura marqué le triomphe des nerds et autres passionnés de mathématiques et d'informatique.