En ondes depuis moins d'une semaine, la nouvelle «radio poubelle» de Montréal est déjà au coeur d'une controverse. Des pétitionnaires dénoncent en effet le changement de vocation de la fréquence de Planète Jazz, qui a troqué la musique pour les voix et diffuse depuis lundi dernier les émissions de CHOI Radio X.

En six jours, plus de 1100 personnes ont signé une pétition en ligne adressée aux membres du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Le but de la pétition est «d'exprimer l'insatisfaction des auditeurs de Planète Jazz face au changement de vocation de la fréquence 91,9».

«Par son mandat, Planète Jazz soutient la culture en faisant la promotion des artistes canadiens, nous invitant à participer à des événements spéciaux, à des spectacles et à l'achat des disques. Quelle belle vitrine nos créateurs viennent de perdre! Il est impensable de concevoir Montréal sans une station de radio dédiée à ce courant musical, dit le texte. De supprimer Planète Jazz pour la remplacer par une radio parlée, qui est à l'opposé de son mandat actuel, est inacceptable.»

CHOI Radio X, qui se définit comme une «radio d'opinion», existe déjà à Québec et à Saguenay. Elle est entrée en ondes lundi dernier à Montréal, avec plusieurs personnalités connues au micro, dont le polémiste Éric Duhaime, le commentateur sportif Jean-Charles Lajoie et l'animatrice Marie-Claude Savard.

RNC Média, propriétaire de la licence, a logé une demande officielle au CRTC l'hiver dernier pour que Planète Jazz, qui souffrait de problèmes de rentabilité, devienne une radio 100% parlée. Elle sera entendue par le Conseil en septembre. En attendant, sa licence actuelle lui permet de diffuser du jazz seulement quelques heures par jour, surtout le soir. C'est ce qu'elle fait depuis lundi. Les pétitionnaires souhaitent que le CRTC empêche la conversion.

«Il y a une place pour une radio jazz, et c'est le rôle du CRTC de faire la promotion de la culture», martèle Jean Laplante, instigateur du projet. C'est en allumant sa radio, lundi matin, que l'auditeur a découvert que la fréquence avait changé de vocation. Il veut alerter le plus de gens possible.

«On n'est pas contre une radio parlée. Mais on déplore la perte d'une radio musicale et on a l'impression que la transition s'est faite un peu en catimini», dit-il.

Avec la collaboration de Vincent Brousseau-Pouliot