Radio-Canada estime que son nouveau service anglophone de musique en ligne CBC Music cadre parfaitement avec son mandat de diffuseur public. N'en déplaise à ses détracteurs qui demandent au gouvernement Harper de faire fermer CBC Music.

La société d'État se défend de livrer une concurrence déloyale aux services de musique en ligne des diffuseurs privés comme ceux de Stingray et Quebecor (ZIK d'Archambault). «Nous offrons aux Canadiens un service de musique en ligne différent et distinctif, dit Chris Boyce, directeur des services radios anglophones de Radio-Canada. C'est au coeur de notre mandat de diffuseur public. Les Canadiens consomment de plus en plus de musique en ligne, alors nous devons nous adapter à leurs habitudes d'écoute. Les autres grands diffuseurs publics à travers le monde (BBC au Royaume-Uni, ABC en Australie, NPR aux États-Unis) diffusent aussi de la musique en ligne.»

Offensive

Une demi-douzaine d'entreprises, dont Quebecor, Stingray Digital et Cogeco, vont envoyer aujourd'hui une lettre au ministre du Patrimoine canadien James Moore demandant le retrait de CBC Music à moins que la société d'État ne démontre qu'il s'agisse d'un projet «à prépondérance canadienne» qui «atteint les objectifs de la loi».

Le ministre Moore n'a pas voulu faire de commentaires hier sur le dossier de CBC Music. Stingray Digital, propriétaire des chaînes musicales de télé Galaxie et de chaînes musicales en ligne, a aussi fait une plainte contre CBC Music au CRTC.

Radio-Canada fait valoir que la programmation de CBC Music est axée en très grande majorité sur la musique canadienne. «Environ 95% de nos 500 spectacles ont été filmés au pays par Radio-Canada et nos 130 000 chansons sur demande proviennent toutes d'artistes canadiens, dit Chris Boyce. Sur nos 40 stations de musique en ligne, la plupart diffusent exclusivement des artistes canadiens. Nos stations les plus populaires jusqu'à maintenant ont été celles consacrées à Leonard Cohen et à Blue Rodeo.»