Les employés syndiqués de La Presse Canadienne ont voté largement en faveur d'une nouvelle convention collective d'une durée de trois ans.

La Guilde canadienne des médias a indiqué lundi que 83% des membres ayant voté ont approuvé l'entente - la première convention depuis que l'agence de presse nationale est passée d'une coopérative à une entreprise à but lucratif.

L'entente inclut des augmentations de salaire dans les deuxième et troisième années du contrat, soit quatre hausses de 1% aux six mois. Néanmoins, les employés devront payer davantage des coûts des avantages sociaux, une contribution évaluée entre 100 et 140$ par mois par travailleur.

En tout, 163 personnes sur les 240 employés admissibles ont voté sur le protocole d'entente, dont l'adoption était recommandée à l'unanimité par le comité de négociations. Les employés syndiqués incluent le personnel de rédaction, du soutien technique et de l'administration.

La Presse Canadienne a dû oeuvrer avec un déficit substantiel dans son régime de retraite, mais le gouvernement fédéral a prolongé la période au cours de laquelle il doit être renfloué.

Selon les termes de l'entente ratifiée lundi, les employés ont accordé un sursis pour le paiment d'intérêts sur les montants que la compagnie leur doit dans le cadre d'un précédent plan de restructuration ayant gelé le régime de retraite entre 2009 et 2011.

Le coprésident de La Presse Canadienne Neil Campbell a affirmé que l'entente aiderait à remettre la compagnie sur la bonne voie.

«Nous sommes considérablement plus optimistes sur l'avenir de la compagnie que nous l'étions lorsque mon coprésident, Jim Jennings, et moi-même ont commencé à s'impliquer en mai dernier», a soutenu M. Campbell.

«Comme n'importe quelle entreprise dans le secteur des médias, nous faisons face à un environnement difficile, mais nous sommes plutôt confiants de pouvoir continuer à avancer vers l'objectif d'en faire une société profitable», a-t-il ajouté.

MM. Campbell et Jennings procèdent à une révision en profondeur des activités de l'entreprise depuis son acquisition en 2010 par un groupe qui inclut les sociétés mères du Globe and Mail, du Toronto Star et de La Presse.

Le président du syndicat Terry Pedwell a dit croire qu'il s'agit de «l'une des rondes de négociations les plus difficiles pour la Guilde depuis la conclusion de la toute première convention collective».

«Bon nombre de membres avaient des craintes réelles et sérieuses concernant l'accord, particulièrement sur les changements à l'entente précédente sur le régime de retraite et la prise en charge des primes sur l'assurance-invalidité à long terme», a énoncé M. Pedwell.

«Mais étant donné la situation du secteur des médias et les choix sur la table, il ne fait pas de doute qu'une majorité de membres de la Guilde étaient suffisamment anxieux quant à l'avenir de l'entreprise pour ratifier l'entente et mettre cela derrière eux», a fait valoir le président du syndicat.

Alors que les négociations avaient démarré avec des discussions sur des concessions majeures, M. Pedwell a ajouté que «le bon sens avait prévalu et qu'au bout du compte, une entente plus réaliste a été conclue».