The Gazette menace de se retirer du Conseil de presse du Québec (CPQ). Dans une lettre envoyée au président de l'organisme, John Gomery, l'éditeur du quotidien montréalais critique les décisions récentes du CPQ.

Alan Allnutt se dit «stupéfait» que John Gomery ait proposé, lors d'une consultation publique menée par la ministre Christine St-Pierre, une loi qui obligerait les médias à s'inscrire au CPQ. Selon lui, cette position a été prise sans l'approbation du conseil d'administration du CPQ. «Nous considérons ceci comme ayant été la violation d'une bonne gouvernance d'entreprise», écrit-il.

L'éditeur du quotidien croit aussi que M. Gomery a «outrepassé ses pouvoirs» en promouvant l'idée d'une appartenance forcée au Conseil, dans une lettre d'opinion publiée dans La Presse en novembre dernier. Dans son texte, M. Gomery réprouvait le retrait de Quebecor du CPQ.

Alan Allnutt est clair: il contestera devant les tribunaux une loi qui obligerait les médias à s'inscrire au CPQ. Ce serait «l'équivalent d'un contrôle de presse. Nous engagerions des poursuites judiciaires immédiates contre une telle loi», dit-il.

Un ordre professionnel

Dans sa lettre du 19 décembre, The Gazette se prononce contre la création d'un ordre professionnel de journalistes qui aurait le pouvoir de retirer une licence pour exercer la profession en cas de violation du code de déontologie.

En l'absence de consensus, «nous croyons qu'il n'est pas prudent de la part du Conseil de presse d'appuyer le concept de statut de journaliste professionnel», dit M. Allnutt. Il rappelle que seulement 12 des 21 membres du Conseil étaient présents lors du vote, et que seulement 7 ont approuvé le concept.

Il demande ainsi au Conseil de réviser ses positions au cours d'une réunion où tous les membres seront présents.