Le groupe Sun Media a annoncé mercredi qu'il se retirait du Conseil de presse de l'Ontario, sous prétexte qu'il ne peut adhérer aux normes «de rectitude politique» de ce tribunal d'honneur des médias.

Le vice-président au contenu de cette filiale de Quebecor, Glenn Garnett, a envoyé cette semaine une lettre dans laquelle il indique que le retrait de Sun Media entre en vigueur immédiatement.

Quebecor s'était déjà retiré l'an dernier du Conseil de presse du Québec.

«La direction éditoriale de nos journaux - et de nos tabloïds urbains en particulier - est incompatible avec la mentalité de rectitude politique qui règne au Conseil de presse de l'Ontario, la sélection des poursuites qu'il entend examiner et les décisions qu'il rend», a écrit M. Garnett.

Le Conseil de presse de l'Ontario juge les plaintes déposées notamment contre les plus importants quotidiens nationaux, dont le Globe and Mail et le Toronto Star. Au fil des ans, le Conseil a examiné les reportages de 37 quotidiens, dont 27 de Sun Media - notamment le Toronto Sun, le Kingston Whig-Standard et le London Free Press.

Le Conseil est composé majoritairement de citoyens mais certains représentants proviennent aussi des journaux qui en sont membres, comme ceux de Sun Media jusqu'à cette semaine.

Le Toronto Sun a défrayé la manchette récemment lorsqu'il a choisi de publier une photo de la femme du prince William, Kate Middleton, au moment où un coup de vent soulevait le bas de sa robe. Le rédacteur en chef du journal, James Wallace, a défendu cette décision en indiquant que le Toronto Sun publiait des «nouvelles avec audace et caractère», et que la photo «méritait d'être publiée».

Le président du Conseil de presse de l'Ontario, Robert Elgie, s'est dit déçu d'apprendre la décision de Sun Media. «Nous sommes très tristes, mais c'est la façon dont ils veulent gérer leurs affaires présentement», a déclaré M. Elgie.

Il a ajouté qu'il était trop tôt pour déterminer l'impact qu'aurait le retrait de Sun Media sur les finances du Conseil de presse de l'Ontario.

«Au cours de la dernière année, nous avons assuré un contrôle rigoureux des coûts et un processus de réduction des dépenses. Nous devrons évaluer la situation une fois que nous recevrons toute l'information, et que nous aurons tous les chiffres nécessaires», a-t-il expliqué. «J'espère que la décision de Sun Media n'aura pas d'impact, parce que je considère que nous jouons un rôle important pour le public et la presse.»

Le Conseil de presse de l'Ontario supervise 10 journaux quotidiens et 191 journaux régionaux qui en sont membres.

Sun Media possède également des quotidiens au Manitoba et en Alberta, et ceux-ci ne sont pas non plus membres du conseil de presse.