La version imprimée de l'hebdomadaire Rue Frontenac ne paraîtra plus. L'équipe de rédaction, qui a mis fin à l'aventure papier après 25 numéros, l'a annoncé hier en précisant que les activités du site web étaient toutefois maintenues.

Le numéro du 28 avril de Rue Frontenac a été le dernier à être imprimé avec une distribution de 75 000 exemplaires gratuits dans le Grand Montréal, à Québec, en Mauricie, en Outaouais et en Estrie. Le journaliste Richard Bousquet a indiqué que les artisans n'avaient pas pris cette décision de gaieté de coeur, mais qu'elle avait été nécessaire, car les revenus de l'hebdomadaire ne répondaient pas aux attentes.

«Les revenus financiers n'étaient toujours pas au rendez-vous après six mois de publication. Le soutien de ses lecteurs via les amis de Rue Frontenac et le contenu publicitaire demeurent insuffisants», a écrit M. Bousquet.

Selon lui, les agences qui gèrent les placements publicitaires des grandes entreprises préfèrent négocier des contrats avec des regroupements de médias plutôt que de les négocier à la pièce.

«Sous le prétexte de la neutralité, ajoute-t-il, même les gouvernements confient leurs budgets publicitaires à ces agences, agissant ainsi en contradiction avec leurs craintes envers la concentration des médias et ses effets négatifs sur la diversité des voix.»

Les artisans de Rue Frontenac avouent que la fin du lock-out au Journal de Montréal les a forcés à restructurer leurs activités afin de pouvoir poursuivre leur travail journalistique.

«La publication en continu du site internet d'information de Rue Frontenac, qui gagne chaque jour en popularité, demeure une priorité sur laquelle tous nos artisans vont maintenant se concentrer. D'autres projets sont également à l'étude», conclut Richard Bousquet.