Le site internet que Pierre Karl Péladeau aimerait bien voir fermer, RueFrontenac.com, lance sa version papier ce matin.

Comme le site, l'hebdomadaire gratuit est réalisé par les journalistes en lock-out du Journal de Montréal, en conflit de travail depuis 21 mois. Publié à environ 75 000 exemplaires, Rue Frontenac sera disponible dans les mêmes points de distribution que l'hebdomadaire Voir dans la région métropolitaine. Il sera également distribué dans certains bars et restaurants de l'Estrie, de l'Outaouais et de la Mauricie.

Avec 48 pages en couleur, quatre sections (actualités, affaires, culture et sports), l'hebdomadaire ne sera pas qu'une version papier qui reprend des textes du site internet, mais bien «un journal différent, avec des nouvelles originales, des reportages, des chroniques et des billets», assure le coordonnateur général de la publication, Richard Bousquet.

La première section du journal, consacrée à l'actualité, compte 16 pages et débute avec un grand dossier. La section culture compte quant à elle une dizaine de pages. Les lettres d'opinion sont publiées sous la rubrique «l'échangeur Frontenac». Il s'agit d'un tabloïd court, c'est-à-dire de forme carrée, qui le distinguera des nombreux journaux gratuits en circulation à Montréal.

Dans cette première édition, les publicités proviennent surtout des centrales syndicales et du monde politique. Les annonceurs seront-ils au rendez-vous? Le Journal de Montréal interdira-t-il à ses annonceurs d'acheter des publicités dans les pages de Rue Frontenac? C'est à suivre.

Ce n'est pas la première déclinaison papier de RueFrontenac.com. Le site des lock-outés avait publié un cahier spécial consacré au Canadien de Montréal le 24 septembre 2009.

Pour la première fois depuis le rejet des offres patronales il y a deux semaines, les employés en lock-out se sont réunis en assemblée générale, lundi dernier. Les 253 membres du Syndicat des travailleurs du Journal de Montréal ont adopté un cadre de contre-propositions qu'ils souhaitent soumettre à la négociation. Le médiateur rencontrait d'ailleurs les parties hier afin de poursuivre les discussions.

Rappelons que la semaine dernière, la CSN a lancé un appel au boycottage du Journal de Montréal, appel auquel les deux principales associations de policiers du Québec ont d'ailleurs répondu. En début de semaine, les représentants des policiers municipaux, ainsi que ceux des 5400 agents de la Sûreté du Québec, ont en effet demandé à leurs membres de ne plus lire le Journal de Montréal

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