À l'émission radiophonique Culture physique, vous ne risquez pas d'entendre un amateur de hockey en furie contre l'entraîneur du Canadien. Et il n'y aura pas d'animateur survolté pour critiquer le dernier jeu du troisième trio. La nouvelle émission de fin de soirée (diffusée tous les soirs de la semaine dès 22 h à la Première chaîne de Radio-Canada) pose un regard beaucoup plus large sur le sport qui va bien au-delà de la formule résultats/commentaires. C'est une anti-tribune téléphonique qui s'intéresse aussi bien à la littérature qu'à la musique, à condition qu'on puisse établir un lien avec l'univers des sports.
«L'émission est née de la volonté du directeur des sports et de celui de la programmation de ramener les sports à la radio de Radio-Canada, note le réalisateur de Culture physique, Vincent Martineau, qui s'était fait connaître aux commandes de l'émission Bande à part il y a quelques années. Notre mandat est clair: traiter de sports et de culture. Le terrain est vaste et on ne manque vraiment pas de sujets.»
À l'antenne de Culture physique, on peut aussi bien écouter une chronique de Jean-Michel Dufaux sur un livre consacré à Muhammad Ali; entendre une discussion avec les frères Dandenault pour souligner la retraite de leur frère Mathieu ou encore, assister à une table ronde consacrée au vélo en tant que loisir. Bien sûr, on livrera aussi les résultats des matchs du Canadien lorsqu'un collaborateur de Radio-Canada sera sur place pour résumer les faits saillants du match. On évitera toutefois les commentaires de gérants d'estrade qui s'ensuivent habituellement.
Tradition
Bref, Culture physique s'inscrit dans la longue lignée des émissions radiophoniques sportives de Radio-Canada. Les plus vieux se souviendront d'À toi Jean-Maurice, les plus jeunes se rappellent peut-être de Y en aura pas de facile avec Jean-François Doré ou encore, de Bonsoir l'ambiance avec Michel Desautels et Jacques Bertrand. Bref, l'émission sportive de fin de soirée est en quelque sorte une tradition qu'on restaure à la Première chaîne, mais contrairement aux émissions précédentes, on a fait appel à un «vrai gars» de sport, Claude Quenneville, qui oeuvre dans la grande tour depuis une quarantaine d'années, pour l'animer. «Claude s'intéresse autant aux sports professionnels qu'au sport amateur et en plus, il a une grande culture générale», note Vincent Martineau.
«Je raconte l'époque de Jean-Maurice Bailly aux jeunes avec qui je travaille», souligne Claude Quenneville, qui a déjà tenu le micro aux côtés du célèbre animateur de La ligue du vieux poêle et d'À toi Jean-Maurice. «C'est lui qui m'a coaché, poursuit Claude Quenneville. Sa grande qualité était de demeurer naturel et de laisser la place à ses invités. J'essaie de faire la même chose. Je ne veux pas attirer les projecteurs sur moi, c'est l'émission du service des sports, pas la mienne.»