Après nous avoir fait pénétrer dans le Lectodôme, son roman-hommage aux lecteurs, Bertrand Laverdure, l'un de nos écrivains les plus atypiques, nous mène cette fois vers le Bureau universel des copyrights, qui nous apprendra que «nous sommes arrivés à une étape de développement qui implique que chaque chose qui existe, naturelle ou artificielle, soit liée au droit de possession des hommes».

Oui, tout a son copyright, paraît-il, la moindre parcelle de notre corps, entre autres.

«Vous n'êtes pas en possession de ce qui vous constitue», lui dit-on. On pourrait ajouter que nous ne sommes pas en possession de ce roman, qui déconstruit et déroute tout autant son lecteur, dans une suite de péripéties absurdes.

Hommage à Érasme et à sa folie, il faut, au seuil de ce roman, abandonner toute espérance de logique, évacuer nos codes habituels de lecture et sauter dans l'expérience Laverdure qui n'est certainement pas pour tout le monde.

D'ailleurs, le dernier chapitre est en mandarin, comme pour bien nous signifier que tout ça, c'est un peu du chinois pour la majorité des lecteurs conformistes donc aucune chance d'être sur la liste des best-sellers, c'est sûr.

Bureau universel des copyrights

Bertrand Laverdure

La peuplade, 142 pages

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