Jérôme Garcin a un frère jumeau, Olivier. Nés tous deux le 4 octobre 1956, Olivier est mort le 7 juillet 1962, renversé par un chauffard sur une route nationale. Jérôme, lui, a continué son chemin et est devenu auteur. Il a vu son père, Philippe, mourir tragiquement à 45 ans d'un accident d'équitation. Cruel destin pour un homme dont les racines grecques du prénom («philein» et «hippos») laissent entendre l'amour du cheval.

Avec Olivier, il termine une trilogie de récits autobiographiques amorcés avec La chute de cheval et Théâtre intime, tous trois axés sur le deuil. Dans ce court récit commencé le jour de son 53e anniversaire, Jérôme Garcin nous présente une lettre adressée à son frère disparu. Un appel où chaque phrase est finement ciselée, où chaque mot est soupesé pour en extraire l'émotion nécessaire à la transmission du désarroi de l'auteur devant l'absence de son frère.

Au-delà du deuil que Jérôme Garcin revit 47 ans après les faits, l'auteur signe une troublante confession sur sa vie, passée à la recherche d'un nouveau double, d'une âme capable de combler l'absence du jumeau. Une vie à vivre celle du disparu en plus de la sienne. Il y raconte son voyage introspectif, à rencontrer les gens qui ont connu son jumeau: la nounou, la vieille tante et de lointains cousins. On sent la sérénité le gagner dans ce livre, ce «tombeau de papier» en forme de vibrant au revoir.