Dans le 15e épisode des écheveaux que doit démêler le policier cajun Dave Robicheaux, ses vieux démons continuent de le hanter et de faire avancer son enquête.

L'alcoolique repenti de New Iberia est d'abord chargé du dossier du suicide d'une jeune fille de 18 ans victime d'un viol collectif. Parallèlement, la police découvre dans un fossé le cadavre putréfié d'un homme happé par un chauffard.

 

Il n'y a pas de rapport apparent, entre les deux enquêtes, mais Robicheaux pressent qu'il en existe peut-être un, mais lequel? Le doute s'amplifiera quand il découvrira que la fille d'un ancien pote, assassiné sous ses yeux alors qu'il était complètement givré plusieurs années auparavant, vient perturber l'activité des nouveaux casinos contrôlés par la pègre locale.

Les habitués de James Lee Burke ne seront pas étonnés qu'il parvienne une fois de plus dans La Descente de Pégase à nous livrer une intrigue policière magistralement tricotée. Ceux qui l'abordent pour la première fois auront sans doute envie de lire quelques-uns de ses opus précédents, à commencer peut-être par Prisonniers du ciel et Sugar Cane Road qui révèlent quelques ressorts qui animent Robicheaux.

Ce qui distingue Burke du lot des grands auteurs de polars, c'est en partie que son narrateur est le héros lui-même. Le récit s'en trouve enrichi de magnifiques considérations sur la nature humaine du point de vue d'un Sudiste catholique qui croit en sa rédemption, bien que toujours traumatisé par son expérience de soldat au Vietnam, par les assassinats de sa mère et de sa première femme et abasourdi par la corruption des moeurs politiques et par la déliquescence de sa société depuis l'arrivée du crack.

Et puis, il y a le bayou, la nature violente de la Louisiane utilisée comme splendide métaphore de la brutalité des hommes et de leurs déchirements intérieurs.

La descente de Pégase

James Lee Burke

Rivages/Thriller.

Paris 2010. 406 pages

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