Entre deux parties du jeu vidéo World of Warcraft (un «péché» dont il ne se cache pas), le romancier Michel Folco retourne régulièrement à «ses» Tricotin, famille fantasque dont il nous raconte le destin depuis le Moyen-âge, sous forme d'un feuilleton échevelé devenu un phénomène littéraire avec Un loup est un loup.

Il poursuit sur cette voie, mais par la bande, avec La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler puisque la quasi-totalité de son attention se porte sur l'enfance et l'adolescence du futur Führer, et sur les événements qui ont amené à sa conception.

Événements déjà familiers à ceux qui ont lu Même le mal se fait bien, le volet précédant de la saga, où l'on rencontrait le docteur Carolus Tricotin qui aurait eu un enfant illégitime avec une Autrichienne. Par un concours de circonstances mené de main de maître par Michel Folco, ce fils, Alois Schicklgruber (qui deviendra Hiedler puis Hitler), épousera sa cousine. Elle lui donnera plusieurs enfants, dont un fils qu'elle prénommera Adolf. Et les Tricotin de se placer en «belle» position dans l'arbre généalogique du monstre.

Mêlant plus que jamais les faits historiques à la fiction, et utilisant un fil narratif plus serré et moins fantaisiste que ce à quoi il nous a habitués et ce n'est, dans le présent cas, pas un défaut , le romancier pose d'excellentes questions quant aux racines du mal en général, d'une de ses plus sombres incarnations en particulier.

 

LA JEUNESSE MÉLANCOLIQUE ET TRÈS DÉSABUSÉE D'ADOLF HITLER

MICHEL FOLCO

STOCK, 352 PAGES

29,95 $

*** 1/2