Il s'agit d'une Madame qui se plaignait qu'il ne lui arrivait rien d'extra, de super, d'exceptionnel, bref: d'intéressant. Une Madame munie d'un Mari et d'une Famille, duo infernal parfois, dans ce cas-là duo insignifiant.

Le Mari aime sa femme, du moins il le dit, mais on ne le voit pas souvent à la maison, il travaille dans la construction et illustre des articles écrits par sa femme.

Une vie tranquille, nous comprenons très vite qu'elle ennuie Madame qui va très vite nous mettre au parfum : «Marc, je l'ai épousé pour changer, parce qu'il se trouvait là ... Au fond, je ne l'ai jamais aimé passionnément... Il m'ennuie terriblement... Et moi, maintenant, je suis coincée.»

Tiens, on est chez Bovary, tout à coup! Et à qui dit-elle cela? Au deuxième homme, bien sûr, à Thomas l'allumeur, ou plutôt Thomas l'imposteur, car lui aussi est marié.

Bon, nous sommes maintenant chez le trio classique des romans français, le mari, la femme et l'amant. Mais nous sommes surtout chez Geneviève Dormann, dont on a eu la bonne idée de rééditer le premier roman. Dormann, qui est une sacrée bonne femme, pas froid aux yeux et une fichue de bonne écrivain.

Elle a l'art de vous accrocher en quelques mots à la situation impossible: ils se désirent, ils savent qu'ils vont le faire, mais ils ne peuvent trouver quand, ni où, il faut échapper à la femme et au mari, et aux parents, et aux amis... Très bon roman, me semble-t-il, croustillant d'esprit.

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La fanfaronne. Geneviève Dormann. Albin Michel. 202 pages, 28,95 $