Odette et Martial s'en vont dans un «petit paradis» au sud de la France, tout beau tout tranquille pour le troisième âge et même le quatrième, qui va les changer de leur banlieue grise.

Ils emménagent dans un quartier «protégé» (sic) qui ressemble à un petit village, en construction, de maisons individuelles, gardé fièrement contre tous les intrus. Les autres: dehors! Le rêve. Si bien qu'ils se trouvent au début dans le plus parfait isolement. Bientôt, des voisins arrivent: Maxime et Marlène, accompagnés d'une foule de paquets et d'un piano blanc... Des artistes. Ils ont quitté un quartier résidentiel d'une ville du centre, que la «racaille» menaçait.

Mais voilà que lentement, une sorte d'inquiétude sournoise s'installe. Qui sont ces formes qui rôdent? Ces individus - à ce stade, ce ne sont plus des hommes ou des femmes, ce sont des individus - qui terrorisent les résidants? Il y a même des animaux, une biche ou un chevreuil qui agresse une vieille dame.

Il y a ces attentats que l'on regarde à la télévision, et l'on en discute, et cela fait très peur. Il y a aussi que chacun de ces vieux retraités, plus vieux d'esprit que de corps, va affronter les autres. L'enfer c'est les autres? 

Il paraît que l'auteur est un maître du roman noir. C'est bien possible, mais nous dirions volontiers de l'humour noir. Ce petit livre ne cesse de faire sourire le lecteur, malgré quelques atrocités, sur un sujet triste comme la bêtise.

LUNE CAPTIVE DANS UN OEIL MORT

PASCAL GARNIER

ZULMA, 157 PAGES, 24,95$