Scandaleusement ignoré par les médias locaux, Luc Baranger est un écrivain montréalais qui a déjà publié 12 romans et recueils, notamment au Seuil, chez Gallimard, Baleine, Alire ou chez La Veuve noire (dont le remarquable recueil À l'est d'Eddy).

Avec son 13e opus, intitulé Au pas des raquettes, il investit la «Suite noire», cette collection qui rend hommage à la Série noire, dont elle pastiche les titres et reproduit la présentation graphique.

Pour occuper sa préretraite, Vladimir Pichon a décidé de régler de vieux comptes. Il se recycle en tueur d'un nouveau genre et va supprimer un à un tous les enseignants qui l'ont brimé dans sa jeunesse, tous ces teigneux et obsédés de la discipline qui lui ont fait détester l'école.

Quand la police commence à le soupçonner, il quitte la France pour le Québec, où il apprend qu'il a un cancer incurable. Décidé à finir en beauté, il va venger la mort d'un de ses fils, poussé au suicide par un magnat de la finance. Vladimir le prolétaire contre Fuchs, le capitaliste exécré, un duel sans merci...

Dans ce bref roman à l'humour corrosif, Baranger fait la preuve une fois de plus qu'il est un virtuose de la langue populaire. Il passe avec aisance de l'argot franchouillard à la «parlure» québécoise (il y a un glossaire à l'intention des lecteurs hors Québec), émaillant son texte de tournures toutes barangières du genre «Si tu cries, j'te mesrine», et autres perles du genre. Pour fins connaisseurs...

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Au pas des raquettes. Luc Baranger. De la branche. 95 pages, 20,95 $