Le prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa a présenté jeudi à Madrid son oeuvre Les contes de la peste, inspirée du Décaméron, estimant au passage que le terrorisme est la peste du XXIe siècle et le terroriste, son protagoniste.

«Le monde continue de connaître des pestes» et «le terrorisme, par exemple, est une peste de notre époque (qui) prend plusieurs formes, religieuses, politiques», a estimé l'écrivain lors d'une conférence de presse destinée à évoquer son adaptation théâtrale de la célèbre oeuvre de l'italien Giovanni Boccaccio.

«Le terroriste, d'une certaine manière, est le grand protagoniste du XXIe siècle pour l'attention qu'il suscite», a jugé l'auteur de La guerre de la fin du monde.

L'écrivain et dramaturge, déjà été ovationné au théâtre où il est apparu pour des lectures, notamment lors de la représentation de son Odyssée d'Homère en 2006, monte sur scène pour la première fois en tant qu'acteur principal. Il campe dans cette nouvelle oeuvre un noble du XIVe siècle, une aventure qu'il juge «terrifiante».

«Je me sens nerveux, très nerveux, terrorisé, apeuré, paniqué, je me demande chaque jour si c'est de la folie de m'être lancé là-dedans, et en même temps, c'est si stimulant, excitant, c'est une expérience si nouvelle, si rajeunissante», a expliqué Vargas Llosa.

La pièce «est inspirée du Décaméron mais ne prétend pas être plus qu'une adaptation d'une oeuvre de 100 contes», a-t-il précisé.

«Certains des contes sont adaptés avec beaucoup de liberté, sans être totalement fidèles à l'original, c'est-à-dire en découpant les histoires, parfois en les allongeant, en ajoutant ou faisant disparaître des personnages».

La scène du théâtre a été transformée pour l'occasion en Villa Palmieri, jardin où Giovanni Boccaccio s'enferme avec quatre personnages avec l'objectif illusoire d'échapper à la peste qui sévit en 1348 à Florence avant de s'étendre à toute l'Europe.

Mario Vargas Llosa joue l'un des personnages, le duc Ugolin, un noble dédié à ses affaires, décidé à raconter des histoires pour fuir la catastrophe, au moins par la pensée.

La salle du Theâtre espagnol de Madrid qui accueillera la pièce du 28 janvier au 1er mars, a été totalement remaniée pour l'occasion, la scène se trouvant dans l'espace central, entourée du public.