L'écrivain français Michel Houellebecq présentera lundi en Allemagne son roman Soumission, a indiqué mardi son éditeur français Flammarion, alors qu'il a suspendu la promotion de ce livre jugé islamophobe par ses détracteurs après les attentats djihadistes en France.

Son éditeur allemand DuMont indiquait déjà lundi que Houellebecq, star en Allemagne, participerait comme prévu à une lecture organisée le 19 janvier au soir par le festival de littérature de Cologne (ouest), programmée bien avant le massacre le 7 janvier dans la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, où un de ses amis est décédé.

L'écrivain avait suspendu jeudi la promotion de son dernier livre, se disant «très affecté par la mort de son ami Bernard Maris», un économiste de gauche tué dans l'attentat qui a fait 12 morts dans les locaux de Charlie Hebdo.

Il avait également décidé de quitter Paris.

Télescopage frappant, la Une de Charlie Hebdo le jour de l'attentat représentait une caricature de l'écrivain, illustrant la sortie ultra médiatisée le jour même de Soumission, titre emprunté à un court métrage sur l'islam qui a coûté la vie au réalisateur néerlandais Theo Van Gogh en 2004.

Des extraits en allemand de son roman seront lus par un acteur allemand, a précisé à l'AFP la porte-parole du festival LitCologne, Dora Zauner. Elle n'était pas en mesure toutefois de dire si Michel Houellebecq s'exprimerait sur les attentats en France.

Toutes les places ont été depuis longtemps vendues, a-t-elle assuré.

La traduction allemande de Soumission (Unterwerfung), dans lequel l'auteur imagine une France dirigée par le chef d'un parti musulman, doit sortir en Allemagne vendredi.

L'éditeur allemand de Michel Houellebecq a décidé dans un premier temps de tirer son dernier roman à 100 000 exemplaires.

La place de l'islam dans la société est également en débat en Allemagne où vivent quelque quatre millions de musulmans. Des manifestations pour dénoncer ce qui est perçu comme une islamisation de l'Allemagne ont lieu depuis la fin octobre.

Dans la ville de Dresde (est), le flot des manifestants n'a cessé de grossir, atteignant lundi soir 25 000 personnes. Dans toute l'Allemagne, le nombre de contre-manifestants était toutefois supérieur à 100 000 lundi.