La maison d'édition montréalaise Les Allusifs poursuit sur sa lancée (modestement) triomphale à Paris. Modeste, car les ventes en librairie restent généralement en deçà des 5000 exemplaires. Triomphal, car beaucoup d'éditeurs parisiens aimeraient engranger autant de succès critiques.

Le 25 septembre dernier, le cahier Livres de Libération a consacré la totalité de sa une à Là où vous ne serez pas, le dernier roman du Salvadorien Horacio Castellanos Moya, auteur vedette des Allusifs, salué une semaine plus tôt dans Le Monde. Vous refermez le supplément littéraire et, en 12e et dernière page, vous trouvez une demi-page consacrée à Honte et dignité, autre roman publié aux Allusifs. Une oeuvre du Norvégien Dag Solstad, 67 ans, célèbre dans son pays, mais jamais traduit en français. Brigitte Bouchard, patronne des Allusifs, avait découvert son existence au dernier salon du livre de Francfort, lors d'un dîner organisé pour son auteur danois Knud Romer, auteur du remarquable Cochon d'Allemand, qui a eu droit, il y a un an, à des critiques dithyrambiques, à une place de finaliste au Médicis étranger.

 

À ce joli succès éditorial, il faut ajouter la présence sur la liste du Femina essais de Tant que je serai noire, les mémoires de la militante américaine des droits de l'homme Maya Angelou. Qui a eu droit à un énorme papier dans l'hebdomadaire Elle.