Une couverture en marbre sculpté, une encre issue de recettes anciennes, un texte sur parchemin : le livre d'art «le plus beau du monde», consacré à Michel-Ange est depuis peu disponible mais à seulement 99 exemplaires, au prix de 100 000 euros (160 000 $).

Le «prix peut paraître élevé si on pense à un livre, il ne l'est pas si on évoque une oeuvre d'art», indique à l'AFP Flaminio Gualdoni, directeur scientifique des Éditions FMR groupe italien spécialisé dans les revues et les livres d'art de luxe.Et l'ouvrage, Michelangelo. La dotta mano (Michel-Ange, la main savante), présenté pour la première fois à Bologne en mai 2008, a été conçu «comme une oeuvre d'art», pour des collectionneurs et des bibliophiles concevant cet achat «comme une forme de mécénat», ajoute-t-il.

L'ouvrage est haut de 68 cm et large de 42 quand il est fermé. Sa couverture prend la forme d'une plaque de marbre encastrée dans un cadre recouvert de velours de soie rouge. Il compte 264 pages, avec gravures, photographies et textes. Les pages de garde sont en papier marbré doré. Le tout pèse 24 kg, sans compter le coffret de bois laqué dans lequel il est présenté.

«Notre but n'est pas de parler d'argent, ni de faire parler d'argent», insiste M. Gualdoni, «nous avons voulu partir de l'idée de la Renaissance italienne selon laquelle le livre est une oeuvre d'art, en reprenant son exigence d'excellence pour un ouvrage moderne», fait par des artisans d'exception, dit-il.

Et Michel-Ange, génie de la Renaissance par excellence, a été choisi en hommage à l'artiste qui démarrait il y a 500 ans la décoration de la Chapelle Sixtine, indique Antonio Pistilli, qui dirige le groupe en France.

La couverture de marbre est une reproduction sculptée à la main du bas-relief La Vierge à l'Escalier, la première oeuvre exécutée par Michel-Ange à l'âge de 15 ans, qu'il a toujours gardée en sa possession. Le marbre vient de la carrière de Polvaccio à Carrare, rouverte pour l'occasion, où le sculpteur allait se fournir.

Des dessins anciens sont reproduits sur du papier imité de celui d'origine. Les 83 photographies, reproduites pleine page et quelquefois sur double page, sont signées Aurelio Amendola sur «papier couché mat de 200 grammes». Une photographie unique et signée du photographe, qui se consacre à photographier les sculptures du Florentin, s'ajoute à chaque exemplaire.

L'encre qui imprime le texte - en italien - de la vie de Michel-Ange, signé Giorgio Vasari (1511-1574), est issu d'une composition ancienne, sans adjonction chimique, et faite pour durer «500 ans et plus», dit M. Gualdoni. Tout comme l'introduction d'Antonio Paolucci, directeur des Musées de Vatican, est elle aussi imprimée sur papier vélin en pur coton de 250 grammes.

Il faut «de trois à six mois» pour réaliser le livre, dit M. Pistilli. Une vingtaine ont été fabriqués, une dizaine «sont partis ou en train de partir». Un a été acheté par le musée du Prado, deux par des rock stars.

Pour ceux qui ne peuvent l'acquérir, l'ouvrage peut être admiré sur Internet, sur FME on line.