Nouvelle maman, Ariane Bessette enseigne au cégep John-Abbott. Elle est titulaire d'un doctorat ès littérature de l'Université d'Ottawa et a publié deux recueils de poésie aux Éditions David, Lieux provisoires (2014) et Avant l'oubli (2011).

Pourquoi écrire

«J'ai toujours lu énormément. Quand j'étais toute petite, même si je ne savais pas écrire, je faisais semblant de le faire, de noircir des pages. J'ai toujours écrit des histoires. J'ai tenu des journaux intimes. Au secondaire, j'ai lu de la poésie et le déclic s'est produit. Ça venait me toucher, je comprenais les émotions. J'ai vécu une connexion très intense avec la poésie. Pour le roman, c'était une écriture super active, très organique. C'est un mélange des besoins de s'exprimer, de communiquer et de vivre quelque chose par le biais de l'écriture.»

L'élément déclencheur du roman

«La situation de départ du récit est venue d'une expérience vécue dans ma famille, mais la figure de la mère était déjà présente dans mon premier recueil. Ç'a toujours été mon rêve d'écrire un roman, même si la venue à l'écriture était en poésie. J'y ai développé le vocabulaire, le rythme, l'image et la clarté. Au doctorat, j'ai travaillé le thème du corps souffrant, donc c'est le même univers. Dans le livre, le rapport au corps, c'est le deuil.»

«Mais le roman a beaucoup bougé durant les différentes versions. Je connaissais le début et la fin, mais le milieu, non. Au début, j'étais plus dans la poésie, puis l'enquête a pris le dessus.»

Critique

Dans ce suspense psychologique fort bien construit, Ariane Bessette trace le portrait d'une femme à la recherche de son enfant. Elle a accouché il y a 33 ans d'une fille mort-née, dont elle n'a jamais vu le corps. L'appel téléphonique d'une jeune inconnue née le même jour dans le même hôpital lui fait croire que son enfant a, peut-être, été dérobé. La femme remonte le fil ténu de la mémoire. Elle retrouve «sa» fille et les «parents» de celle-ci. Alimenté par de courtes phrases et une écriture sensible, le roman nous tient en haleine. On s'identifie à cette mère. On la croit, et puis non, mais peut-être que si, après tout. C'est un livre sur l'espoir, le désir, la folie. Une belle et touchante entrée en fiction pour son autrice.

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La crue. Ariane Bessette. Québec Amérique, 163 pages.

Photo fournie par Québec Amérique

La crue, d'Ariane Bessette