Elle est Montréalaise, il vient de Québec. Il y a 10 ans, après un séjour à Paris, l'historien Laurent Turcot est venu s'établir dans la métropole où il a rencontré Stéphanie Neveu. Un déplacement à première vue anodin puisqu'il y a seulement 2 heures 30 de route qui sépare Québec de Montréal.

Mais voilà, au-delà de la 20, il y aurait des différences profondes entre les deux villes: la manière de vivre et les codes ne seraient pas tout à fait les mêmes. À un point tel que l'idée est venue au couple de rédiger une sorte de guide destiné aux néo-Montréalais afin qu'ils puissent mieux comprendre leur ville d'adoption et s'intégrer plus rapidement.

Qu'on soit de Sept-Îles, d'Alep ou de Paris, ce petit livre joliment illustré par Pascal Blanchet permet donc d'éviter les malaises et les faux pas à notre arrivée dans la métropole.

«Que ce soit dans le métro ou au resto, les façons de se comporter ne sont pas les mêmes, souligne Stéphanie Neveu. Les restos, le métro, les ruelles, les supermarchés, le trottoir, les pistes cyclables... ce sont tous des lieux codés. On a donc imaginé les gestes qu'on fait dans une journée typique.» 

«J'avais en tête les guides de la bonne ménagère, je voulais expliquer sans infantiliser. Et avec humour, c'était important.»

«On a entre autres pensé aux Français qui débarquent à Montréal et qui croient que parce qu'on parle la même langue, tout sera pareil. Or, ce n'est pas le cas, poursuit Laurent Turcot. Montréal est une île et chaque quartier a ses particularités. Les gens du West Island ne se conduiront peut-être pas comme ceux d'Hochelaga-Maisonneuve. On propose donc une petite enquête sociologique basée sur notre expérience.»

Parmi les exemples qui ont retenu l'attention des deux auteurs, il y a les transports en commun. «À Québec, on dira "prendre LA bus", explique Laurent Turcot. Et quand tu attends LA bus, il se forme un attroupement à l'arrêt alors qu'à Montréal, les gens feront sagement la file.»

Autre exemple typiquement montréalais, le désir de plaire, selon Stéphanie Neveu. «Au resto, par exemple, si ce n'est pas bon, on ne le dira pas. On mange quand même et on laisse un pourboire parce que le service a été bon même si le plat ne l'était pas. Sommes-nous des faux-culs? Non. La vérité, c'est qu'on ne veut pas déplaire. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on ne parle jamais de politique, de religion ou de sexe à table...»

C'est l'homme d'affaires Alexandre Taillefer qui signe la préface du livre. Les auteurs lui ont demandé après avoir lu une entrevue qu'il a accordée à The Gazette. «À la sempiternelle question: " Fédéraliste ou souverainiste? ", il a répondu "Je suis Montréaliste"... Ça nous a beaucoup plu.»

Vivre et survivre à Montréal au 21e siècle. Stéphanie Neveu et Laurent Turcot. Préface d'Alexandre Taillefer. Illustration Pascal Blanchet Septentrion, 120 pages.

Les lieux préférés de Stéphanie Neveu et Laurent Turcot

«Moi, c'est le parc La Fontaine. Avec tous ces arbres, on n'entend plus le bruit des voitures, c'est un lieu unique dans la ville.» - Stéphanie Neveu

«Pour moi, Montréal, c'est l'affiche Five Roses. Ça fait partie de la personnalité de la ville.» - Laurent Turcot

Image fournie par Septentrion

Vivre et survivre à Montréal au 21siècle, de Stéphanie Neveu et Laurent Turcot