Montréal, la poutine et les bagels seront en vedette dans 750 publications, dont le New York Times et le Washington Post, lundi et mercredi prochains grâce à la plume humoristique du réputé dessinateur californien Stephan Pastis.

Visiter Montréal, c'est l'adopter. Voilà ce qui est arrivé au dessinateur américain Stephan Pastis en octobre dernier. L'artiste est venu, a vu et a été convaincu par les charmes de la ville. Tellement qu'il s'en est inspiré pour créer deux bandes dessinées de presse (comic strips); une troisième est en préparation.

« Montréal est l'une des meilleures villes en Amérique du Nord et j'en ai visité beaucoup. J'ai aimé voir les quartiers et marcher dans le Plateau, Saint-Viateur, Saint-Laurent... Wow! », s'exclame le bédéiste en entrevue téléphonique avec La Presse.

Stephan Pastis publie sa BD Pearls Before Swine (« Des perles aux cochons ») depuis plus de 10 ans. Il a remporté de nombreux prix aux États-Unis. Il écrit également des albums pour enfants traduits en 40 langues dans le monde.

De grands quotidiens comme le New York Times et le Washington Post sont abonnés à Pearls Before Swine.

« C'est très rare que je parle de villes dans mes dessins. En 13 ans, je ne l'ai fait peut-être que 15 fois. Quand un endroit comme Montréal est inspirant, c'est plus facile », explique le bédéiste Stephan Pastis.

L'un des dessins qu'il a réalisés montre l'auteur vêtu d'un chandail du Canadien et parlant à ses amis - un rat et un porcelet - de tout ce qu'il a fait à Montréal. À la fin, sous le charme, le porcelet demande asile aux lovely poutine people.

L'artiste a dédicacé le dessin original au maire Denis Coderre qui l'a accroché dans son bureau à l'hôtel de ville.

« J'aime les bandes dessinées, je les lis toutes, dit M. Coderre. C'est une excellente publicité pour Montréal. Les BD font réfléchir aussi. M. Pastis a du goût en plus: il sait que nos bagels sont meilleurs que ceux de New York. »

Bagels et poutine

Le maire Coderre faisait référence au deuxième dessin du bédéiste américain où il déclare que Montréal produit les meilleurs bagels au monde. Mais l'artiste en pince encore plus pour la poutine.

« J'adore la poutine, avoue-t-il. J'en mangerais tous les jours, même si je pourrais sans doute frôler la crise cardiaque. »

Stephan Pastis est venu à Montréal en octobre dernier à l'invitation de son ami Andy Nulman, consultant du comité organisateur des fêtes du 375e anniversaire de Montréal.

« Je le connais depuis six ans, raconte le grand manitou de Just for Laughs. Nous sommes allés voir le premier match du Canadien ensemble. Il a tellement aimé qu'il reviendra l'été prochain pour assister au festival. »

« Ce sont les meilleurs billets que j'ai eus dans ma vie pour un match de quelque sport que ce soit », lance Stephan Pastis à propos de sa venue en octobre dernier.

Andy Nulman compte d'ailleurs utiliser ses nombreux contacts internationaux pour inciter d'autres personnalités comme Stephan Pastis à parler de Montréal de façon jeune et cool en vue du 375e anniversaire.

Le bédéiste n'a-t-il pas peur que ses lecteurs américains ne comprennent pas toutes les subtilités à propos de Montréal dans ses dessins?

« Montréal a très bonne réputation aux États-Unis, répond-il. Je n'ai entendu que deux commentaires jusqu'ici: les gens m'ont dit que j'adorerais la ville ou encore qu'ils rêvaient de la visiter. Je n'ai pas la même réaction quand je dis aux gens que je suis allé à Toronto. J'ai hâte de revenir à Montréal! »

Stephan Pastis projette un troisième dessin au sujet de la ville. Son personnage de raton, un misanthrope qui aime frapper les gens avec un bâton de baseball, le fera cette fois avec un bâton de hockey!

Image fournie par Stephan Pastis