Lacéré. Déchiqueté. C'est ainsi que le narrateur se sent chaque fois qu'il est confronté à une rupture - rupture qu'il dit inscrite dans ses amours «comme un infarctus dans le myocarde».

Sous la forme d'une conversation avec un ami, Yann Moix livre ses sombres états d'âme lorsque sa dernière relation prend fin.

L'écrivain polémiste ne fera pas l'unanimité avec ce court roman où il psychanalyse son besoin de rompre dès qu'il rencontre une femme qui lui plaît, s'estimant asphyxié par le couple. Car c'est le couple qu'il quitte chaque fois, écrit-il, et non la femme.

Bien qu'il disserte élégamment sur la question, citant écrivains et philosophes pour appuyer sa vision de l'amour et expliquer son désarroi, Moix n'apporte rien de neuf ou d'inédit à ce discours maintes fois repris.

Il y a plutôt quelque chose de vaguement suranné à lire aujourd'hui ces propos de séducteur quinquagénaire déchiré par ses propres contradictions, et toujours incapable de s'engager.

* * 1/2

Rompre. Yann Moix. Grasset. 128 pages.