Le père d'Azouz, Bouzid, est atteint de la maladie d'«Ali Zaïmeur». Il fugue. Il parle de retourner dans son village natal d'Algérie. Lorsqu'il se sauve de son domicile pour une énième fois, Azouz a bien peur que le «vieux» n'ait décidé de quitter Lyon pour son pays d'origine.

Allez savoir comment, puisqu'il ne sait pas lire et ne peut plus se repérer. Mais le fils retrouve son père au Café du Soleil, où d'autres «extraterrestres» venus de loin passent le temps, au son de vieilles chansons, avec leur tabac à chiquer, leur café épais ou leur thé à la menthe.

Devant la mémoire éteinte de son père, Azouz est parti à la recherche de ses racines, jusqu'à son bled, où personne ne se souvient de lui.

Son père, «présumé né» en 1918, s'est vu attribuer une année de naissance sans date et un nom qui n'est probablement pas le sien par une administration coloniale qui faisait peu de cas des indigènes.

Au-delà de la mémoire personnelle de son père, c'est la mémoire collective qu'il semble vouloir réveiller.

Ce roman autobiographique de l'ancien ministre français de la Promotion de l'égalité des chances est bouleversant par son sujet, mais aussi par sa plume imagée.

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Mémoires au soleil. Azouz Begag. Éditions du Seuil. 185 pages.