Revenir, vers cette mystérieuse Elle, son amour, jamais nommée. Mais aussi vers la terre de sa naissance: Madagascar. Le jeune Hira, né sept ans jour pour jour après l'indépendance du pays, grandit dans l'île, d'abord bercé par les contes transmis par les anciens et les jeux avec ses proches.

La violence secoue son pays au fil des ans: révoltes sanglantes, lynchages, arrestation de son père comme de tant d'autres par la dictature.

Les scènes du passé de l'enfant alternent avec celles, plus lyriques, de son présent d'adulte, auteur et grand voyageur - le roman autobiographique fait écho aux déchirements du poète malgache exilé.

Même si les passages du présent sont d'une grande beauté, la richesse de l'histoire repose sur les scènes de la vie quotidienne à Madagascar d'un jeune garçon métissé et de la transformation de son île.

Les enfants, qui ont d'abord joué de façon insouciante aux cowboys et aux Indiens, se retrouvent plus tard, témoins de la violence, à jouer aux soldats.

Même s'il est inégal, le livre de Raharimanana - Jean-Luc, de son prénom - vaut le détour pour ses images et ses hommages. À l'amour, au passé, à la famille, au pays. Une histoire à apprivoiser tranquillement.

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Revenir. Raharimanana. Éditions Payot & Rivages. 375 pages.