Les sept nouvelles regroupées dans Chien blanc et balançoire sont empreintes d'une époque en plein changement. C'est dans les terres de son enfance, dans une Chine rurale et pauvre, que l'auteur Mo Yan situe ses courtes histoires.

Il y est question du dur labeur des paysans, de leurs liens, des temps qui changent avec la Révolution culturelle et l'instruction.

Ainsi, dans La femme de Commandant, des jeunes instruits sont envoyés au village pour travailler la terre et participer à l'effort de production, comme les «pauvres et les moyens pauvres».

Cependant, leur traitement est différent: s'ils ont été installés parmi les travailleurs pour répondre aux lignes directrices de Mao, ils ont droit à la nourriture même sans «points-travail».

Peut-on dire que le Prix Nobel de littérature de 2012 critique la Chine communiste? Pas tout à fait, même si le populaire écrivain, considéré par des auteurs dissidents comme trop proche du régime, jette un regard réaliste sur les injustices et la corruption dans la société.

Son ton est souvent moqueur, comme dans la dernière nouvelle du recueil, Graine de brigand. Une lecture fascinante pour se plonger dans cette Chine des années 60 et 70, avec ses défis et ses relations interpersonnelles difficiles.

* * * 

Chien blanc et balançoire. Mo Yan. Éditions du Seuil. 329 pages.