L'Histoire livre ses mémoires. Elle est homme, elle est femme : cette narratrice représente l'espèce humaine et prend le point de vue de différents personnages de l'ombre. Elle a été aux côtés de Platon, d'Alexandre le Grand, de Molière, de Napoléon.

Publié de façon posthume, Et moi, je vis toujours est un riche tableau à travers les époques, de la découverte du feu au XXe siècle. On s'arrête à Athènes, Rome, Byzance, Damas, Paris dans ce roman empreint d'humour et de philosophie, jamais ennuyant. Pas de controverses dans ce récit, concentré sur les événements marquants, principalement en Europe et dans le monde arabo-musulman.

Le rythme d'une époque à l'autre est rapide : en 280 pages, on ne peut que survoler l'histoire de l'humanité, en s'attardant à certains personnages, pour lesquels on sent toute la fascination de l'auteur. Malgré les malheurs des différents siècles et des différents peuples, il reste une légèreté, une lumière dans ce regard sur le passé.

Jean d'Ormesson, membre de l'Académie française, auteur d'une quarantaine d'ouvrages et gagnant de nombreux prix, est mort le 5 décembre dernier. Un deuxième ouvrage posthume est attendu, mais la date de sa parution n'a pas encore été dévoilée.

***1/2

Et moi, je vis toujours

Jean d'Ormesson

Gallimard

280 pages