On retrouve la belle écriture de Sylvie Nicolas avec plaisir dans Le cri de La Sourde, roman aux allures de récit portant sur les marées qui portent les femmes dans un pays sans bon sens. Une île aux personnages excentriques, aux folles rumeurs et aux légendes.

Les hommes n'y comptent pas toujours parmi les plus beaux spécimens humains. Les femmes, en revanche, sont celles qui tiennent la vie à bout de bras et de persévérance profonde. Mer et mère, mère-grand et autres mères.

Dans ce pays entre flots et nuages, où les éléments décident de la vie et de la mort de tout un chacun, il est presque normal de voir apparaître, dans la brume, un sous-marin allemand, ou encore d'évoquer avec émotion le naufrage d'un autre bateau, dit Longfellow.

Les drames - disparitions, accouchements difficiles, isolement, morts - vont et viennent au gré des marées, mais la langue poétique de l'auteure rend toute chose riche en beauté.

On comprend, à lire Sylvie Nicolas, que nous sommes si petits devant la nature plus grande que nature, mais, grâce à la force tranquille des femmes, toujours en marche, toujours vivants. 

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Le cri de La Sourde. Sylvie Nicolas. Druide. 268 pages.