Après avoir découvert que sa femme le trompe, Asher quitte Hollywood où les contrats se font rares désormais. Destination New York, ville de son enfance qui pourrait bien ressourcer son inspiration et ranimer sa vie devenue moche de quinquagénaire avancé.

Là, il rencontre son neveu Michael, poète et hippie avant la lettre, et sa copine Aurora dont l'espièglerie ne manque pas de piquant. Asher propose de payer Michael pour revisiter les lieux de sa jeunesse afin de connaître ce que lui et Aurora en pensent.

Il est ébahi, puis vite dépassé par l'ambiguïté des jeux et rituels du jeune couple. Un peu comme dans son roman Une jolie fille comme ça paru en français l'an dernier bien qu'écrit il y a un demi-siècle, Hayes exploite ici les tourments du mitan de l'âge, la vaine quête de retrouver des fragments de sa jeunesse et l'incompréhension des ressorts qui animent les générations qui nous succèdent.

La force du roman tient beaucoup dans la façon dont Asher, le narrateur, raconte son parcours en multipliant les analepses.

Ces retours en arrière surgissent au gré d'une réflexion, d'un dialogue ou d'une situation qui font rejaillir autant de facettes d'un homme qui tente d'échapper au destin qu'il s'est en partie façonné.

* * * 1/2

C'en est fini  de moi. Alfred Hayes. Gallimard. 202 pages.