C'est l'histoire d'un été inoubliable, le récit d'un passage à l'âge adulte et la contemplation d'une vie ratée. L'été des 16 ans d'Eugene, dont il se souvient encore vivement 46 ans plus tard, est celui de son premier amour, de la naissance de son penchant pour l'alcool et des premières dissensions avec son frère aîné.

C'est au cours de l'un de ces dimanches passés à pêcher au bord de la rivière, en 1969, que les deux frères font la connaissance de Ligeia, jeune fille envoyée par ses parents chez son oncle pour l'éloigner de ses mauvaises fréquentations.

Et voilà qu'elle réapparaît en une du journal local, plus de quatre décennies plus tard, faisant ressurgir le souvenir de ces quelques mois et les tourments d'Eugene.

Ron Rash reste dans ses terres dans ce nouveau roman poignant situé dans une petite ville conservatrice de la Caroline du Nord, déconnectée du mouvement hippie qui balaie le pays, et qui tire son titre d'une phrase de l'écrivain Thomas Wolfe.

Les deux frères parviendront-ils à se libérer des chaînes du passé? Rash vient nous rappeler, comme l'a si bien écrit Stefan Zweig, qu'aucune faute n'est oubliée tant que la conscience s'en souvient.

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Par le vent pleuré. Ron Rash. Seuil. 208 pages.