Sans emploi depuis trois ans, Reine peine à nourrir ses enfants. Leur père menace de les lui enlever. Elle est désespérée et ne voit plus d'issue. Jusqu'à ce qu'elle trouve une vieille mobylette bleue dans le jardin.

Ce symbole par excellence de la classe ouvrière française et de la liberté devient sa planche de salut. Grâce à sa nouvelle mobilité, elle peut accepter l'emploi dans une entreprise de pompes funèbres sur lequel tous les autres chômeurs ont levé le nez.

Elle se sent fière et utile. L'amour est aussi sur sa route. Mais la vie peut-elle devenir si simple et facile pour cette femme singulière et instable?

Avec sa plume délicate, Jean-Luc Seigle plonge ses lecteurs dans l'univers de la précarité - de l'emploi, mais aussi des conditions sociales, de la situation familiale, de l'existence. On sent que tout peut basculer à tout moment.

Le romancier, scénariste et dramaturge propose une vision sensible de la détresse, matérielle et psychologique. Le personnage, élevé par sa grand-mère communiste - comme l'auteur - dans une campagne où la vie était déjà tracée et où le travail de la terre se transmettait de génération en génération, est mal préparé aux aléas de son temps.

Une lecture touchante.

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Femme à la mobylette. Jean-Luc Seigle. Flammarion. 198 pages.