Deux couples richissimes sont solidement unis et amis. Un soir où Marisa et Chabela sont ensemble tandis que leurs maris bossent, le couvre-feu les oblige à passer la nuit ensemble. Ce sera une découverte charnelle, leur doux secret.

Quelque temps après, le patron d'une publication à scandale demande 100 000 $ à Enrique, un des deux maris, pour ne pas publier des photos prises durant une orgie. Son ami et avocat Luciano lui conseille de ne pas céder. Les photos paraissent.

C'est le scandale. Le journaliste est retrouvé assassiné et mutilé. Son associée, la délurée Riquiqui, accuse Enrique, mais découvre rapidement que c'est le bras droit du président Fujimori qui tire les ficelles et il veut désormais faire d'elle un rouage de sa propagande. Vargas Llosa sait comment mener plusieurs lignes narratives simultanément sans jamais égarer son lecteur.

Cette fois-ci ne fait pas exception, même s'il s'agit d'un roman mineur, si on le compare à La fête au boucTante Julia et les scribouillards ou La ville et les chiens, autant de sommets qui ont contribué à sa nobélisation et à son entrée dans La Pléiade, l'an dernier.

On ne peut s'empêcher, en outre, de soupçonner l'écrivain d'une petite vengeance personnelle dans sa critique du Pérou de Fujimori, l'homme qui l'a battu à plate couture à l'élection présidentielle de 1990.

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Aux Cinq Rues, Lima. Mario Vargas Llosa. Gallimard. 292 pages.