Écrivain libyen né à New York en 1970 à cause de son père diplomate, Hisham Matar a vécu au Caire avant d'étudier en Angleterre où il s'est finalement installé. Une installation qui ne l'a pas empêché de ruminer la disparition de son père, Jaballa Matar.

Ce dernier fut colonel dans l'armée libyenne avant de s'opposer au colonel Kadhafi. Il a été enlevé au Caire le 12 mars 1990 par des agents secrets. Hisham Matar développe dans ce livre (qui a reçu le prix Pulitzer 2017 de la biographie) l'enquête qu'il a menée pour savoir si son père était mort ou vivant, et s'il était mort, où et dans quelles circonstances.

Le récit aborde la carrière de Jaballa Matar, intimement liée à un amour inébranlable de sa patrie, une Libye qu'il voulait libre et démocratique.

Telle n'était pas la priorité de Mouammar Kadhafi. Quand Jaballa Matar a démissionné de son poste de premier secrétaire de la mission libyenne aux Nations unies, en 1973, le régime Kadhafi le soupçonnait de ne pas partager les vues du dictateur. Et contester Kadhafi promettait le pire.

Hisham Matar évoque les horreurs que les opposants ont endurées sous le régime du despote, notamment le massacre de 1270 prisonniers du pénitencier d'Abou Salim en juin 1996.

Jaballa Matar en faisait-il partie? Une question que se pose Hisham Matar durant cette quête de son père, une quête qui croise l'actualité de la Libye où hommes et femmes n'ont pas encore droit à la sérénité...

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La terre qui les sépare. Hisham Matar. Gallimard. 336 pages.