Deux frères, une soeur, des amis, des collègues. Tout le monde achète et vend. Tout le monde est malheureux. Marie se sent seule en tenant sa famille à bout de bras: mari, enfants et frères.

Son frère Michel, le prof, s'est embourbé dans les pages de bouquins qu'il compte comme les ans qui lui restent à vivre. L'ami Mathieu se réfugie dans les bras d'inconnues qu'il ne compte plus. Le vieux Marin devient une antiquité parmi les antiquités.

La prose de Sébastien La Rocque est d'un réalisme et d'une lucidité sans compromis. Son style direct et soutenu nous amène dans un tourbillon dont on croit atteindre le fond d'une page à l'autre. En quittant tout, Thomas semble avoir compris quelque chose, lui.

Le lieu n'est ni la famille ni le travail. Le lieu est ailleurs. N'importe où. Dans la quête elle-même. Oui, il faudrait un parc pour les vivants. Un endroit qui leur permettrait de se voir vraiment, de se toucher peut-être et, qui sait, de rêver et de s'aimer.

Où irez-vous armés de chiffres? écrivait la poète Hélène Monette avant de mourir. Pour Sébastien La Rocque, la réponse se trouve dans une cabane isolée au fond du bois. 

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Un parc pour les vivants. Sébastien La Rocque. Le Cheval d'août. 168 pages.