Gil Martins est un agent du FBI qui combat le terrorisme intérieur au Texas, où foisonnent les évangélistes de tout acabit. Athée, son ménage bat de l'aile, sa femme Ruth étant de plus en plus habitée par sa foi retrouvée.

Un évêque catholique un peu décadent et ami de Martins lui fait remarquer que plusieurs morts accidentelles sont peut-être le résultat d'assassinats maquillés d'individus partageant une profonde animosité contre l'idéologie créationniste.

Acceptant d'y jeter un second regard, Martins met le pied dans un piège dont il ne peut sortir indemne. Kerr joue avec habileté avec tous les poncifs gothiques. Il mêle frissons d'horreur à l'irrationnel relevé de touches surnaturelles, tout en s'en tenant in fine au registre du polar classique.

Les lecteurs habitués aux mésaventures de son personnage Bernie Gunther retrouveront en Martins quelques traits de caractère, mais c'est avant tout la force de Kerr de camper son intrigue dans un milieu précis, ici les sectes religieuses texanes, qui font de Pénitence un roman qui porte indéniablement sa griffe.

La chute du roman laisse peu de place à une suite quelconque.

* * * 1/2

Pénitence, Philip Kerr, Éditions du Masque, 460 pages.